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Entre Metallica et les Kings

Dernière mise à jour : 18 nov. 2023

Ainsi, les Kings et leurs adversaires avaient besoin de 5 à 7 millions de dollars pour venir jouer deux matches hors-concours à Québec.


Sinon, faut-il en déduire qu'ils ne seraient pas venus ? C'est pour cette raison que le gouvernement s'engage avec autant d'enthousiasme dans l'organisation de cette "célébration du hockey à Québec", déclare le ministre des finances Éric Girard.


Sur son élan, il a également mentionné que si Luc Robitaille n'avait pas été Président des Kings, nous n'en serions pas là. Permettez-moi d'en douter, comme beaucoup de choses dans ce dossier. Les liens entre les Kings et le Centre Vidéotron sont bien plus familiaux que ça.


Tout d'abord, les Kings appartiennent principalement à AEG, une multinationale qui opère dans divers secteurs tels que les amphithéâtres, les clubs sportifs et les événements. AEG Facilities, une société affiliée autonome d'AEG, entretient une relation directe avec le Centre Vidéotron. Ils sont considérés comme un "partenaire clé" qui s'occupe de divers aspects tels que la gestion du bâtiment, le service à la clientèle, la sécurité et la planification des événements (source : page Facebook du Centre Vidéotron, 1er février 2019).


Parmi les partenaires d'AEG, on retrouve le Centre Vidéotron et les Remparts, qui en sont les locataires.



L'association AEG/Québecor remonte même avant l'ouverture de l'amphithéâtre à l'automne 2015. Ils sont d'ailleurs partenaires du célèbre double concert de Metallica, qui marquait à la fois la fermeture de l'ancien Colisée et l'ouverture de son impressionnant voisin.


Une entente lie AEG et le Centre Vidéotron depuis le 2 avril 2015, pour une durée de 8 ans.



Dans un article du Journal de Québec du 20 avril 2015, le journaliste Jean-Luc Lavallée affirme que les Kings d'AEG pourraient jouer un match de pré-saison dans le nouvel amphithéâtre. Il cite Eric Bresler, le vice-président de la programmation d'AEG, qui déclare "qu'il fera tout son possible pour soutenir le nouvel amphithéâtre avec les ressources d'AEG et de sa famille".



(merci Dominic Trudel pour l'info).


Il a fallu 8 ans pour que cela se concrétise, mais avec la participation financière d’une autre famille, celle de Monsieur Girard.


Une connaissance proche du Centre Vidéotron m'a informé que l'association entre AEG et le Centre Vidéotron est terminée. Les millions donnés à AEG pourraient-ils être considérés comme une forme d'aide du Québec envers Québecor, comme dans une transaction pour un joueur-à-être-nommé-plus-tard ? Ou encore, afin de séduire AEG de nouveau ? C'est peut-être purement - et probablement - politique.


Les Kings de partout

Cet automne, les Kings n'ont disputé que 2 de leurs 8 matchs hors-concours à domicile. Ils semblent toujours prêts à jouer ailleurs qu'à la maison.


Il est bien connu que les Kings rénove leur crypto.com arena en 2024. Par conséquent, ils étaient à la recherche d'un chalet, et une région du Bas-Canada leur a payé un package tout inclus, avec une généreuse bonification en Air Miles.


Depuis 2007, les Kings du voyage ont disputé des matchs en Autriche, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Suède, en Chine et plus récemment en Australie, un nouveau marché plus petit que le Canada. Ce périple était si surprenant que cela a été souligné dans le LA Times du 8 septembre dernier : "Apparemment, la LNH fera tout son possible pour promouvoir le hockey - sauf pour remettre une franchise à Québec".


Selon David Proper, Vice-président directeur des médias et de la stratégie internationale de la LNH, sa ligue ne génère pas de profits à court terme grâce à ses aventures exploratoires.


Cela ne s'applique donc pas à Québec, là où le hockey n'est ni à vendre, ni à séduire.


D'ailleurs, la LNH n'a pas réagi à aux matchs hors-concours en "nos terres éloignées". Son commissaire, Gary Bettman, n'a pas souligné cette annonce, comme il le fait généralement pour d'autres événements similaires. De plus, la nouvelle n'a pas été publiée sur la version anglaise de NHL.com. Un court texte la mentionne brièvement sur la page française.


Un slap-shot dans la baie vitrée

Depuis 1997, les Kings organisent presque annuellement le Frozen Fury, qui consiste en des matchs hors-concours dans leur marché rapproché. Jusqu'en 2016, ces rencontres étaient disputées à Las Vegas contre l'Avalanche du Colorado. Depuis trois ans, elles ont eu lieu à Salt Lake City. Cependant, cette entente entre Salt Lake City et les Kings a pris fin il y a un mois.


Est-ce que le Frozen Fury pourrait se déplacer à Québec à long terme ? Non, selon le site spécialisé MayorsManor.com, car les négociations sont toujours en cours avec la Ville olympique qui essaie d'obtenir les Jeux olympiques d'hiver de 2030 et 2034. De plus, des discussions ont déjà commencé avec une autre ville plus attrayante en termes de marché : Mexico. La LNH envisage d'y organiser un événement à quatre clubs, avec peut-être l'ajout d'Anaheim, Dallas et Arizona.


Monsieur Girard, la LNH ne se soucie pas du tout de Québec. Se prosterner devant eux me dégoûte profondément. Ces matchs ne font qu'attiser la déception constante des fans d'un retour des Nordiques. Investir ailleurs dans l'offre de hockey, notre sport national, aurait été bien plus pertinent. Une équipe dans une ligue féminine qui vient de naître. Ou encore, l'élaboration d'un tournoi international récurrent, du type Coupe Spengler en Suisse avec une équipe Québec. Tout sauf ce slap-shot dans la baie vitrée.


Mais le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, y croit toujours au retour des Nordiques. "il faut qu’une fois de temps en temps, la Ligue nationale sache qu’on est là, qu’on existe, qu’on a un amphithéâtre pour accueillir une équipe, donc c’est pour ça qu’on l’a fait".


Monsieur Drainville, la LNH sait très bien que nous sommes là. Comme une mouche dans sa soupe.

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